Research | Open Access | Volume 8 (Suppl 11): Article 6 | Published: 17 Jun 2025
Séwa Kokou1,&, Mébiny-Essoh Agballa Tchalla Abalo2, Rébecca Kinde3, Somiabalo Payakissim Atèkpè4, Abalo Mazamesso Palanga5, Bassotom Lakougnon6,7, Ditorguéna Bassokla Wasungu8, Lawaratou Okotan9, Zakariaou Bouraïma10, Nounguéboame Douti11, Kossi Kamékpo12, Mabinou Yékplé13, Améto Adzo Kogbetsè6, Kamaloudine Kpékpassi14, Léname Bounti15, Barema Redah16, Koudjo Elom Adanlekponsi17, Mawaba Peleke Hilim18, Akawulu N’Djao10,19, Dzidzova Amenyido Nyameko17, Yenduban Douti20, Aboudramane Lambonkale21, Koffi Akolly22, Monfaye Sabi 23, Sibabe Agoro24, Koumavi Didier Ekouevi20
1Direction Préfectorale de la Santé de Kloto, Kpalimé, Togo, 2Avram Corporation, Veritas Management Group Field Epidemiology Advisor, DRC USA CDC Office, Kinshasa – DRC, 3AFENET Togo, Lomé, Togo, 4Programme National de Lutte Contre le Paludisme (PNLP), Lomé, Togo, 5Direction Préfectorale de la Santé d’Amou, Amlamé, Togo, 6Direction Préfectorale de la Santé de Golfe, Lomé, Togo, 7Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux de Lomé, Togo, 8Direction Préfectorale de la Santé de Tchamba, Tchamba, Togo, 9Division Santé Maternelle et Infantile et de la Planification Familiale, Lomé, Togo, 10Direction Préfectorale de la Santé de Tchaoudjo, Sokodé, Togo, 11Direction Préfectorale de la Santé de Tandjouaré, Tandjouaré, Togo, 12Direction préfectorale de la Santé de l’Oti, Mango, Togo, 13Direction Préfectorale de la Santé de la Kozah, Kara, Togo, 14Direction Préfectorale de la Santé de Bassar, Bassar, Togo, 15Direction Préfectorale de la Santé d’Oti-Sud, Gando, Togo, 16Direction Préfectorale de la Santé d’Assoli, Bafilo, Togo, 17Centre Hospitalier Préfectoral d’Aného, Togo, 18Direction préfectorale de la Santé de Tone, Dapaong, Togo, 19Direction Régionale de la santé Centrale, Sokodé, Togo, 20Centre de Formation et de Recherche en Santé Publique, Lomé, Togo, 21Consultant national en surveillance pour BMGF, Lomé, Togo, 22Institut National d’Hygiène de Lomé, Lomé, Togo, 23Direction Préfectorale de la Santé de l’Ogou, Atakpamé, Togo, 24Direction Régionale de la Santé de la Kara, Kara, Togo.
&Corresponding author: Séwa Kokou, Direction Préfectorale de la Santé de Kloto, Kpalimé, Togo, E-mail: sewanovic@gmail.com ORCID: https://orcid.org/0009-0005-8869-5787
Received: 27 Dec 2024, Accepted: 14 Jun 2025, Published: 17 Jun 2025
Domain: Antimicrobial Resistance, Antibiotic Stewardship
©Séwa Kokou et al Journal of Interventional Epidemiology and Public Health (ISSN: 2664-2824). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
Cite this article: Séwa Kokou et al Connaissances, attitudes et pratiques des prescripteurs sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques dans la région de la Kara au Togo en 2024. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health. 2025;8 (Suppl 11):6. https://doi.org/10.37432/jieph-d-24-02070
Introduction: L’utilisation inappropriée des antibiotiques est l’une des principales causes de résistance aux antibiotiques. Elle occasionne environ 1,27 million de décès chaque année dans le monde. Aucune situation sur la prescription des antibiotiques n’a encore été faite dans la région de Kara. L’objectif de l’étude était de déterminer les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) des prescripteurs sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques dans la région de la Kara en 2024.
Méthodes: Nous avons réalisé une étude transversale descriptive dans la région de la Kara de janvier à juin 2024. Elle a inclus 451 personnels de santé des trois niveaux de soins sélectionnés par tirage aléatoire simple à partir d’une base de 833 prescripteurs de la région. Par interview individuel, les données sur les CAP ont été collectées à l’aide de l’outil Kobocollect® puis exportées sur Epi Info 7.2.0 pour analyse. Les CAP ont été jugées adéquates pour respectivement 80%, 50% et 80% de bonnes réponses. Les résultats sont présentés en proportions avec des intervalles de confiance à 95% (IC95%) et en médiane avec intervalle interquartile (IIQ). La différence entre deux proportions était appréciée avec le Khi 2 au seuil de 5%.
Résultats: Des 451 prescripteurs interviewés 12,6% étaient des médecins, 25,5% des Infirmiers Diplômés d’Etat, 16,0% des Sages-femmes d’Etat et 13,5% des soignants formés sur le terrain. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU), le Centre Hospitalier Régional (CHR), les Hôpitaux de district (HD) et les Unités de soins périphériques (USP) ont compté respectivement pour 6,4%, 5,5%, 17,3% et 70,7%. Pour l’ensemble, les connaissances adéquates étaient à 36,1%, IC95%:[31,7-40,8] (CHU:79,3%, IC95%:[59,7-91,3], USP:28,2%, IC95%:[23,4-33,6], p< 0,001). Les attitudes étaient adéquates chez 72,3%, IC95%:[68,0-76,2] (CHU:79,3%, IC95%:[59,7-91,3], HD:72,4%, IC95%:[67,1-77,2], p=0,423). Les pratiques adéquates étaient à 76,7%, IC95%:[72,6-80,4] (CHU:86,2%, IC95%:[67,4-95,5], USP:70,5%, IC95%:[65,1-75,4]), p=0,072).
Conclusion: La faible proportion de connaissances adéquates contrastait avec les proportions d’attitudes et de pratiques adéquates bien meilleures en raison de l’utilisation des ordinogrammes dans les USP. La formation continue de tous les prescripteurs, l’adaptation des curricula de formation, le suivi et le contrôle fréquents des prescriptions permettront d’améliorer les CAP sur l’antibiothérapie dans la région de la Kara.
Mots clés: CAP, antibiotiques, Résistance aux antibiotiques, Kara, Togo.
English Abstract:
Introduction: The inappropriate use of antibiotics is one of the main causes of antibiotic resistance. It causes approximately 1.27 million deaths worldwide each year. No assessment of antibiotic prescribing practices has yet been conducted in the Kara region. The objective of the study was to determine the knowledge, attitudes and practices (KAP) of prescribers regarding antibiotic therapy and antibiotic resistance in the Kara region in 2024.
Methods: We conducted a descriptive cross-sectional study in the Kara region from January to June 2024. It included 451 healthcare workers from three levels of care selected by simple random sampling from a database of 833 prescribers in the region. Data on KAP were collected through individual interviews using the Kobocollect® tool and then exported to Epi Info 7.2.0 for analysis. CAPs were deemed adequate for 80%, 50% and 80% of correct answers, respectively. The results are presented as proportions with 95% confidence intervals (95% CI) and as medians with interquartile ranges (IQR). The difference between two proportions was assessed using the Chi-square test at a 5% significance level.
Results: Of the 451 prescribers interviewed, 12.6% were doctors, 25.5% were state-registered nurses, 16.0% were state-registered midwives and 13.5% were field-trained healthcare workers. The University Hospital Centre (CHU), the Regional Hospital Centre (CHR), district hospitals (HD) and peripheral care units (USP) accounted for 6.4%, 5.5%, 17.3% and 70.7% respectively. Overall, adequate knowledge was 36.1%, 95%CI: [31.7-40.8] (CHU: 79.3%, 95%CI: [59.7-91.3], USP: 28.2%, 95%CI: [23.4-33.6], p< 0.001). Attitudes were adequate in 72.3%, 95%CI:[68.0-76.2] (CHU:79.3%, 95%CI:[59.7-91.3], HD:72.4%, 95%CI:[67.1-77.2], p=0.423). Adequate practices were 76.7%, 95%CI:[72.6-80.4] (CHU:86.2%, 95%CI:[67.4-95.5], USP:70.5%, 95%CI:[65.1-75.4]), p=0.072).
Conclusion: The low proportion of adequate knowledge contrasted with the much better proportions of adequate attitudes and practices due to the use of flowcharts in USPs. Continuing education for all prescribers, adaptation of training curricula, and frequent monitoring and control of prescriptions will improve CAPs on antibiotic therapy in the Kara region.
Keywords: CAP, antibiotics, antibiotic resistance, Kara, Togo.
La résistance aux antibiotiques ou antibiorésistance (AR) est la capacité d’une bactérie à neutraliser l’effet d’un antibiotique qui lui était initialement efficace, lui permettant ainsi de survivre et de se multiplier malgré la présence de cet antibiotique [1, 2]. C’est un phénomène naturel qui se produit au fil du temps en raison des changements génétiques. Néanmoins, sa propagation a atteint des niveaux inquiétants ces dernières années dans toutes les régions du monde, principalement en raison de l’utilisation inappropriée des antibiotiques en médecine humaines, en médecine animale et dans l’agriculture [3, 4]. Chez l’homme, elle occasionne des augmentations des dépenses médicales, une prolongation des hospitalisations et une augmentation de la mortalité[5].
La résistance aux antibiotiques constitue une menace croissante pour la santé mondiale car elle est responsable d’environ 1,27 million de décès chaque année [6]. Diverses stratégies ont été mises en place au plan mondial par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour lutter contre la résistance aux antibiotiques dont l’adoption en 2015 d’un plan d’action mondial et la mise en place d’un système de surveillance de la résistance aux antibiotiques [7, 8].
En Afrique subsaharienne, la mortalité moyenne liée à la résistance aux antibiotiques était estimée en 2019 à 23,5 décès pour 100 000 habitants par an [6]. Cette situation était encore plus alarmante en Afrique de l’Ouest avec des valeurs au-delà de la moyenne estimée en Afrique sub-saharienne, soit 27,3 décès pour 100 000 habitants par an [9]. Les coûts économiques liés à la résistance aux antibiotiques sont estimés à plus de 100 mille milliards de dollars américains d’ici 2050 si la tendance actuelle se maintient [9, 10]. La résistance aux antibiotiques s’accroit en Afrique Subsaharienne en raison de plusieurs facteurs dont l’insuffisance de ressources humaines qualifiées, le manque d’infrastructures pour le diagnostic étiologique et l’évaluation de la résistance aux antibiotiques, la faible capacité des réseaux nationaux et régionaux de surveillance de la résistance, l’insuffisance de règlementations pour l’acquisition des antibiotiques, l’origine et la qualité parfois douteuses de ces antibiotiques [11].
Au Togo, les antibiotiques sont prescrits par les médecins et le personnel paramédical. Depuis 2017, la cession des antibiotiques en pharmacie se fait uniquement sur ordonnance selon une recommandation de l’ordre national des pharmaciens du Togo (ONPT) [12]. Le pays s’est aligné sur les engagements internationaux de lutte contre la résistance aux antibiotiques et a élaboré un plan national 2019-2023 de lutte contre la résistance aux antimicrobiens [13].
Toutes les études sur la résistance aux antibiotiques au Togo ont été réalisées au troisième niveau de soins à Lomé. Elles ont rapporté 33,7% des prescriptions non pertinentes au CHU SO en 2019 [14] ; une croissante de la résistance aux quinolones de 18,7% à 39,3% entre 2010 et 2017 à l’Institut National d’Hygiène (INH) [15] ; une bonne proportion de connaissances adéquates contrastant avec une faible proportion de pratiques adéquates[16]. Il n’existe donc pas de données sur l’analyse de la situation de la prescription des ATB et de la RAM pour les autres régions du pays. Pourtant la région de la Kara est la seule autre région qui dispose d’infrastructures sanitaires des trois niveaux du système de santé. Une analyse de la situation sur les connaissances, les attitudes et les pratiques des prestataires de soins des trois niveaux permettrait de faire le diagnostic et de disposer d’un plan d’action spécifique avec des mesures appropriées pour atténuer l’ampleur de la RAM. La présente étude a été initiée avec pour objectifs de déterminer les connaissances, attitudes et pratiques des prescripteurs sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques dans la région de la Kara au Togo en 2024
Cadre d’étude
La région sanitaire de la Kara est l’une des six régions (06) sanitaires du Togo. Située dans la partie septentrionale du pays à 420 Km de Lomé, la capitale, elle a une superficie de 11.738 km2 pour une population estimée à 953.853 en 2023. Elle comprend sept (07) districts sanitaires : Assoli, Bassar, Binah, Dankpen, Doufelgou, Kéran et Kozah.
L’offre de soins de santé aux populations est diversifiée et se fait dans des structures publiques, privées libérales et confessionnelles. Elle est organisée autour d’un système pyramidal à trois niveaux : primaire, secondaire et tertiaire. Les soins du niveau primaire sont structurés autour de trois échelons à savoir : (i) l’Agent de Santé Communautaire (ASC) ; (ii) l’Unité de Soins Périphériques (USP) et (iii) l’Hôpital de district qui constitue le premier niveau de référence. Le niveau secondaire de référence et de recours est animé par le Centre Hospitalier Régional (CHR) et le niveau tertiaire par le Centre Hospitalier Universitaire (CHU). Le CHR et le CHU sont situés à Kara, le chef-lieu de la région. Le chef-lieu de district le moins éloigné, Assoli est à 22 Km et le plus éloigné est à 91 Km soit une moyenne de 52 Km pour l’ensemble des chefs-lieux de districts de la région. En matière des soins et services offerts dans la région, différentes activités en termes de soins curatifs, soins préventifs, soins promotionnels, formations médicale et recherche en sciences humaines sont disponibles.
L’effectif total du personnel de santé dans la région sanitaire de la Kara en 2023 était de 1889 dont 833 prescripteurs à savoir 629 au niveau primaire de soins, soit 75,5% ; 91 au niveau secondaire (CHR) soit 10,9% et 113 au niveau tertiaire (CHU) soit 13,6%. Les antibiotiques sont prescrits à tous les trois niveaux de la pyramide sanitaire par les médecins, les techniciens supérieurs de santé et les sages-femmes au niveaux tertiaire et secondaire. Au niveau primaire, la possibilité est donnée aux prestataires de toutes les catégories y compris les infirmiers de prescrire les antibiotiques en faisant recours parfois aux ordinogrammes lorsqu’ils sont disponibles. Tous les profils de prescripteurs sauf les soignants formés sur le terrain reçoivent un cours formel sur les antibiotiques durant leur formation mais ce cours n’intègre pas systématiquement la résistance aux antibiotiques.
Sur les 156 formations sanitaires que compte la région de la Kara, il n’y a que huit (08) structures qui réalisent les examens bactériologiques, toutes situées à Kara, dont trois (03) dans le public : CHU-Kara, CHR-Kara et INH-Kara, et cinq (05) dans le privé. Le prix des examens bactériologiques varie entre 3500 FCFA et 4500 FCFA (5,9$ et 7,6$ ; taux de change au 02 octobre 2024) selon le centre dans une région où 80,8% de la population n’arrive pas à faire d’épargne et seulement 7,6% de la population a une couverture en santé [17–18].
Concernant l’approvisionnement en antibiotiques, la région de la Kara dispose des grossistes répartiteurs de médicaments essentiels et génériques tels que la Pharmacie Régionale d’Approvisionnement (PRA) et l’Organisation de la charité pour un développement intégral (OCDI) qui desservent toutes les formations sanitaires. Les pharmacies hospitalières et les officines constituent les points de cession règlementaires et officielles des antibiotiques aux patients. Le circuit d’approvisionnement des antibiotiques aux formations sanitaires passe par les directions des districts comme pour la grande majorité des autres médicaments. Toutefois, la cession des antibiotiques aux patients n’est pas impérativement conditionnée à la présentation d’une ordonnance médicale.
Outre ce circuit officiel, il existe des points de vente parallèle de médicaments dont des antibiotiques non répertoriés.
Type et période d’étude
Nous avons réalisé une étude transversale descriptive du 06 janvier au 28 juin 2024 dans la région de la Kara au Togo. Elle a porté sur les connaissances, attitudes et pratiques des prescripteurs sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques dans la région.
Population d’étude
La population d’étude était constituée de l’ensemble des prestataires de soins, prescripteurs de la région de la Kara au Togo.
Taille de l’échantillon
Le calcul de la taille de l’échantillon a été fait sur OpenEpi avec pour base de calcul l’effectif des prescripteurs de la région (833), la prévalence supposée de la connaissance adéquate sur la prescription d’antibiotiques à 50%, l’intervalle de confiance à 95% et la marge d’erreur (α) à 5% et une précision de 5%. Un taux de non-réponse de 10% a été ajouté pour avoir un échantillon minimal à 291.
Procédure de l’échantillonnage
Le choix des prescripteurs a été fait de façon aléatoire simple à partir de la liste de l’ensemble des prescripteurs de la région de la Kara. En cas d’absence d’un prescripteur, un autre prescripteur a été échantillonné à sa place selon la même procédure.
Critères d’inclusion
Tout prestataire de soins, prescripteur sélectionné pour l’étude et ayant consenti à participer à l’étude.
Critères de non inclusion
Tout prescripteur absent au moment de l’étude ou n’ayant pas accepté signer le consentement.
Variables d’étude
Toutes les questions relatives à l’enquête étaient fermées. L’évaluation de la connaissance était composée de 16 questions dichotomiques dont les réponses étaient : oui ou non ; sait ou ne sait pas. Les bonnes réponses ont été cotées à 1 et les mauvaises à 0. Les connaissances adéquates étaient celles ayant eu au moins 80% de bonnes réponses soit un minimum de 13 bonnes réponses sur 16.
Pour l’attitude, elle était composée de 2 questions à deux (02) modalités “D’accord”, “Pas du tout d’accord” ou “Confiant”, “Pas confiant” selon l’échelle de Likert [19]. Ces modalités ont été recodées en modalités dichotomiques. Les bonnes réponses ont été cotées à 1. Les réponses intermédiaires et les fausses réponses ont été cotées à 0. Les attitudes adéquates étaient celles ayant eu au moins une bonne réponse sur les deux questions.
L’évaluation de la pratique a été faite à travers huit (08) questions à trois modalités “Toujours”, “Parfois”, “Jamais” selon l’échelle de Likert [19]. Ces modalités ont été recodées en modalité dichotomiques. Les bonnes réponses ont été cotées à 1. Les réponses intermédiaires et les fausses réponses ont été cotées à 0. Les pratiques adéquates étaient celles ayant eu au moins 80% soit un minimum de sept (07) bonnes réponses sur huit (08).
Les variables indépendantes dans notre étude étaient l’âge, le sexe, la profession, le nombre d’années d’exercice, le district d’exercice, la formation sanitaire, la type de formation sanitaire, le statut de la formation sanitaire et le service.
Collecte des données
Les prescripteurs sélectionnés ont été recherchés sur leurs lieux de travail respectifs et ont été soumis à un entretien individuel en face à face à l’aide d’un questionnaire conçu avec l’application Kobocollect®. Ce questionnaire a été testé au Centre Médico-Social de Doumasséssé dans la Région Grand Lomé, situé à 420 Km au sud du site d’étude. Quinze personnes ont été formées et affectées par binôme à la collecte des données dans les formations sanitaires de la région. Une équipe a supervisé la collecte pour s’assurer de la qualité des données recueillies.
Traitement des données
Les données collectées à partir de l’application KoboCollect® ont été extraites au format Excel. La base de données a été apurée en supprimant les doublons ; et en corrigeant ou en supprimant les données aberrantes après vérification auprès des enquêtés chaque soir de collecte. Il a été vérifié l’exhaustivité des enregistrements ainsi que la cohérence des données.
Analyse statistique
La base de données a été importée dans le logiciel Epi-Info version 7.2.0 pour l’analyse statistique descriptive. Les variables quantitatives ont été présentées en médianes avec leurs intervalles interquartiles (IIQ) et les variables qualitatives en proportions avec leurs intervalles de confiance à 95% (IC95%). Les données ont été présentées en tableaux et graphiques.
Considérations éthiques
Le protocole d’étude a obtenu l’approbation du Comité de Bioéthique pour la Recherche en Santé (CBRS) à travers son avis numéro 021/2024/CBRS du 04 avril 2024 [20]. Des autorisations ont été données par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique et la direction régionale de la santé de la Kara afin de faciliter la collecte des données.
L’enregistrement des enquêtés a été faite dans l’anonymat. Un consentement libre, éclairé et signé des enquêtés a été obtenu avant l’administration du questionnaire. La confidentialité et la sécurité des données ont été assurées.
Cette enquête a également été une occasion de sensibilisation supplémentaire des prestataires sur la prescription des antibiotiques et la réelle menace de la résistance aux antibiotiques.
Au total, 451 prescripteurs ont été enquêtés dans les formations sanitaires durant la période d’étude soit 6,4% (29/451) au CHU ; 5,5% (25/451) au CHR et 88% (397/451) dans les districts.
Caractéristiques sociodémographiques et professionnelles
L’âge médian était de 35 ans avec un IIQ de [30 à 41] ans. La tranche d’âge de 30 à 39 ans était la plus représentée avec 46,6% (210/451), IC95% :[42,0 – 51,2]. La sex-ratio H/F était de 1,05. Le nombre d’années d’expérience professionnelle médian était de 7 ans avec un IIQ de [2 – 11] ans. La tranche de 0 à 4 ans représentait 35,0% (158/451), IC95% [30,8 – 39,6]. Les prescripteurs des USP représentaient 70,7% (319/451). Les IDE représentaient 25,5% (115/451), IC95% :21,7 – 29,7] de la population d’étude. Ils étaient suivis des SFE qui représentaient 16,0% (72/451), IC95%[12,9 – 19,6]. Les formations sanitaires publiques représentaient 84,9% (383/451) des structures visitées. Le district de la Kozah était représenté à 33,7% (152/451), IC95% :[29,5 – 38,2]. (Tableau 1).
Connaissances attitudes et pratiques
Connaissances
La cotation globale des réponses justes donnait 36,1% (163/451) IC95%:[31,8 – 40,7] de connaissances adéquates sur les antibiotiques. Elle était à 79,3% (23/29), IC95% :[59,7 – 91,3] au CHU, 64,0% (16/25), IC95% :[42,6 – 81,3]au CHR ; 43,6% (34/78) , IC95% :[32,6 – 55,3] dans les hôpitaux de districts et 28,2% (90/319), IC95% :[23,4 – 33,6] dans les USP ; p<0,0001 (Tableau 2). Par rapport à la qualification professionnelle, elle était de 66,7% (38/57), IC95% :[52,8 – 78,3] chez les médecins contre 53,8% (14/26), IC95% :[33,7 – 72,9] chez les techniciens supérieurs de santé ; 42,6% (49/125), IC95% :[30,7 – 48,4] chez les IDE ; 34,7% (25/72), IC95% :[24,1 – 46,9] chez les es sages-femmes d’Etat ; 26,7% (32/120), IC95% :[19,2 – 35,7] chez les infirmiers et accoucheuses auxiliaires et 8,2% (5/61), IC95% :[3,0 – 18,8] chez les soignants formés sur le terrain ; p<0,0001 (Tableau 2).
Les antibiotiques les plus cités selon leur dénomination commune internationales (DCI) par les enquêtés étaient l’amoxicilline 86,03% (388/451), IC95% :[82,4 – 89,0] et la Ceftriaxone 82,26% (371/451), IC95% :[78,3 – 85,6].
Attitudes
Les attitudes adéquates étaient globalement cotées à 72,3% (326/451), IC95% :[68,0 – 76,2] (Figure 1). Elles étaient à 79,3% (23/29), IC95% :[59,7 – 91,3] au CHU ; 80% (20/25), IC95% :[58,7 – 92,4] au CHR ; 66,7% (52/78), IC95% :[55,0 – 76,7] dans les hôpitaux de district et 72,4% (231/319), IC95% :[67,1 – 77,2] dans les USP ; p=0,44 (Tableau 2). Par rapport à la qualification professionnelle, elles étaient de 82,5% (47/57), IC95% :[69,6 – 90,8] chez les médecins contre 92,3% (24/26), IC95% :[73,4 – 98,7] chez les techniciens supérieurs de santé; 73,0% (84/125), IC95% :[58,2 – 75,2] chez les IDE; 65,3% (47/72), IC95% :[53,1 – 75,9] chez les SFE ; 66,7% (80/120), IC95% :[57,4 – 74,8] chez les infirmiers et accoucheuses auxiliaires et 72,1% (44/61), IC95% :[59,0 – 82,5] chez les soignants formés sur le terrain ; p=0,037 (Tableau 2).
Parmi les enquêtés, 8,9% (40/451), IC95% :[29,5 – 38,2] indiquaient systématiquement une antibiothérapie en cas de fièvre. Sur ces 40 prescripteurs, 32,5% (13/40), IC95% :[19,1 – 49,2] étaient des soignants formés sur le terrain pendant que 30,0% (12/40), IC95% :[17,1 – 46,7] étaient des IDE (Figure 2).
Pratiques
Les pratiques adéquates étaient globalement cotées à 76,7% (346/451), IC95% :[72,6 – 80,4] (Figure 1). Elles étaient à 86,2% (25/29), IC95% :[67,4 – 95,5]au CHU ; 100% (25/25), IC95% :[83,4 – 100,0] au CHR ; 91,0% (71/78), IC95% :[81,8 – 96,0] dans les hôpitaux de district ; 76,7% (225/319), IC95% :[65,1 – 75,4] dans les USP ; p<0,0001 (Tableau 2). Par rapport à la qualification professionnelle, elles étaient à 91,2% (52/57), IC95% :[80,0 – 96,7] chez les médecins contre 84,6% (22/26), IC95% :[64,3 – 95,0] chez les techniciens supérieurs de santé ; 80,0% (92/125), IC95% :[64,8 – 80,9] chez les IDE ; 75,0% (54/72), IC95% :[63,2 – 84,1] chez les SFE ; 72,5% (87/120), IC95% :[63,5 –80,0] chez les infirmiers et accoucheuses auxiliaires et 63,9% (39/61), IC95% :[50,6 – 75,5] chez les soignants formés sur le terrain ; p=0,0095 (Tableau 2). Parmi les prescripteurs enquêtés 53,7% (242/451), IC95% :[48,9 – 58,3] avaient déclaré qu’ils sensibilisaient toujours sur l’observance des antibiotiques.
Par ailleurs, 67,7% (301/451), IC95% :[62,2 – 71,0] des prescripteurs ont évoqué le manque de formation continue et 49,0% (221/451), IC95% :[44,3 – 53,7] ont évoqué le non-respect des protocoles et directives comme principales raisons expliquant les mauvaises habitudes de prescription. D’autres raisons comme les erreurs de diagnostic, la rupture fréquente de stocks de médicaments et l’influence des délégués médicaux ont également été évoquées respectivement par 27,7% (125/451), IC95% :[23,7 – 32,1] ; 21,3% (96/451), IC95% :[17,7 – 25,4] et 16,6% (75/451), IC95% :[13,4 – 20,5] des prescripteurs interviewés. (Figure 2).
L’objectif l’étude était de déterminer les connaissances, les attitudes et les pratiques des prescripteurs sur l’antibiothérapie dans la région de la Kara au Togo en 2024.
La proportion des prescripteurs ayant des connaissances adéquates sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques était inférieure à la moyenne. Cette proportion était élevée chez les médecins, comme c’était le cas lors de la première étude CAP réalisée à Lomé [16]. Elle était en revanche plus basse chez les paramédicaux, dans les hôpitaux de district et dans les USP. Dans le contexte de la région de la Kara, ce résultat s’explique par le fait que le médecin est plus qualifié pour comprendre la thématique, ce qui n’est pas le cas chez les paramédicaux. Les notions détaillées sur la prescription des antibiotiques et la résistance aux antibiotiques ne sont pas prises en compte dans les curricula de formation des paramédicaux. Cette situation prédispose à des pratiques favorisant le maintien et la croissance de la résistance aux antibiotiques dans la région. Un faible niveau de connaissance sur l’antibiothérapie a également été retrouvé à l’issue de plusieurs études réalisées sur le continent africain [21–23]. Une revue systématique réalisée à partir de 15 études menées dans des pays en voie de développement confirme ce constat sur la faible connaissance des prescripteurs sur l’antibiothérapie [24]. Ce constat peut s’expliquer par une insuffisance de formation sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques. Des études réalisées en Gambie en 2017[22], puis en Egypte [22]et en Afrique du Sud en 2021 [25]ont rapporté des résultats similaires. En effet, une faible proportion des prescripteurs avait déclaré recevoir une formation continue sur la thématique de la résistance aux antibiotiques [21, 22, 25]. Une forte proportion des enquêtés dans l’étude Sud-Africaine a même souhaité plus de formations et d’informations sur la résistance aux antibiotiques [25].
Les proportions des prescripteurs ayant des attitudes et pratiques adéquates sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques avoisinaient les trois quarts de leur effectif. Ce constat contraste avec la faible proportion des connaissances adéquates. Cela peut s’expliquer par l’utilisation des ordinogrammes de prescription dans les hôpitaux de district et les USP pour pallier l’absence de laboratoires d’analyses biomédicales. Ceci traduit l’existence des dispositions prises par le ministère de la santé pour règlementer la prescription des antibiotiques. Il existe néanmoins des prestataires dans ces structures de soins qui ne respectent pas ces ordinogrammes au moment de prescrire des antibiotiques.
Les plus faibles proportions d’attitudes et pratiques adéquates ont été enregistrées dans hôpitaux de district, les USP et chez les soignants formés sur le terrain. En effet, ce sont dans ces structures que le personnel paramédical tel que les TSS, IDE, SFE, auxiliaires et soignants formés sur le terrain ont la facilité des prescrire les ATB. Dans la première étude CAP réalisée sur le sujet au Togo, la proportion d’attitude était similaire à la nôtre mais la proportion de pratiques adéquate était largement inférieure à moitié [16]. La non utilisation des antibiogrammes malgré leur disponibilité et les antibiothérapies préventives étaient les principaux facteurs qui avaient contribué à cette basse proportion [16]. L’étude réalisée en Egypte en 2021 avait retrouvé des proportions largement inférieures à celles retrouvées dans notre étude[21]. L’étude réalisée en Afrique du Sud a trouvé quant à elle que les médecins montraient de meilleures proportions d’attitudes et de pratiques adéquates que les autres catégories de prescripteurs [25]. Dans notre cas, les raisons en cause des mauvaises habitudes de prescription évoquées par les prescripteurs étaient le manque de formation continue, le non-respect des protocoles et directives, les erreurs de diagnostic, les ruptures de stocks d’antibiotiques et l’influence des délégués médicaux constituent [26]. Une étude réalisée en République Démocratique du Congo en 2013 a révélé que certains patients, non informés sur les méfaits de l’utilisation inappropriée des antibiotiques, influençaient la prescription d’antibiotique par les prestataires. La même étude stipulait que le manque de confiance aux antibiotiques disponibles dans la centrale nationale d’achats de médicaments comme une des principales causes de la prescription inappropriée des antibiotiques[26].
Cette étude n’a pas pu apprécier la consommation d’antibiotiques et l’observance des antibiothérapies. L’’effet de contagion a été minimisé par le déroulement simultané de l’enquête dans les sites où les prestaires étaient sélectionnés. La méthode sondage n’a pas permis d’obtenir un échantillon représentatif pour chaque niveau de soins pour en décrire l’analyse de la situation spécifique mais elle a permis de faire un diagnostic global sur la prescription et la résistance aux antibiotiques de l’ensemble de la région. Ces résultats pourraient être utilisés à des fins de planification et de plaidoyer pour l’ensemble de la région.
L’état de connaissances actuelles sur le sujet
Les faibles connaissances sur l’antibiothérapie, de l’ampleur et des conséquences des résistances aux antibiotiques conduisent aux pratiques inadéquates en matière de prescription des antibiotiques.
Ces pratiques inadéquates prennent encore plus d’ampleur dans les milieux ou il n’existe pas un accès facile à un laboratoire de culture et d’antibiogramme.
Ce que notre étude apporte à la connaissance
La proportion de prescripteurs ayant une connaissance adéquate sur l’antibiothérapie est plus faible dans les USP et HD qu’au CHR et au CHU.
Les médecins sont ceux qui connaissent mieux sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques. Les soignants formés sur le terrain sont ceux qui connaissent le moins.
En revanche, près des trois quarts des prescripteurs avaient une pratique adéquate en matière d’antibiothérapie en raison des ordinogrammes utilisés dans les structures ou les prescripteurs ont une faible connaissance sur l’antibiothérapie.
Séwa Kokou, Somiabalo Payakissim Atekpe, Ditorguena Bassokla Wasungu, Bassotom Lakougnon, Lawouratou Okotan, Abalo Mazamesso Palanga, Zakariaou Bouraima, Noungueboame Douti, Kossi Kamekpo, Mabinou Yekple, Améto Adzo Kogbetsè, Kamaloudine Kpékpassi, Léname Bounti, Barema Redah, Koudjo Elom Adanlekponsi ont élaboré le protocole, collecté les données et ont élaboré le rapport sous le mentorat de Mawaba Péléké Hilim, Akawulu N’djao, Dzidzova Amenyido Nyameko, Yenduban Douti, Aboudramane Lambonkale, Koffi Akolly, Monfaye Sabi, Sibabe Agoro. La coordination de l’étude, de la supervision de la collecte et la mobilisation des ressources ont été assurées par Rébecca Kinde et Koumavi Didier Ekouevi. Séwa Kokou a élaboré le présent manuscrit sous le mentorat et la supervision de Mébiny-Essoh Agballa Tchalla Abalo. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final.
Caractéristiques | Effectif (N=451) | Proportion (%) | IC95% |
---|---|---|---|
Sexe | |||
Masculin | 231 | 51,2 | [46,6-55,8] |
Féminin | 220 | 48,8 | [44,2-53,4] |
Tranche d’âge (années) | |||
< 30 | 109 | 24,2 | [20,5-28,3] |
30 – 39 | 210 | 46,5 | [42,0-51,2] |
40 – 49 | 96 | 21,3 | [17,8-25,3] |
≥ 50 | 36 | 8 | [5,8-10,9] |
Nombre d’années d’expérience | |||
< 5 | 158 | 35 | [30,8-39,6] |
5 – 9 | 112 | 24,8 | [21,1-29,0] |
10 – 14 | 86 | 19,1 | [15,7-22,9] |
≥ 15 | 95 | 21,1 | [16,1-27,4] |
Qualification professionnelle | |||
Médecin | 57 | 12,5 | [9,9-16,0] |
Technicien Supérieur de Santé | 26 | 5,8 | [4,0-8,3] |
Infirmier Diplômé d’Etat | 115 | 25,5 | [21,7-29,7] |
Sage-Femme d’Etat | 72 | 16 | [12,9-19,6] |
Auxiliaires (infirmières et accoucheuses) d’Etat | 120 | 26,6 | [22,7-30,9] |
Soignants formés sur le terrain | 61 | 13,5 | [10,7-17,0] |
Type de formation sanitaire | |||
CHU | 29 | 6,4 | [4,5-9,1] |
CHR | 25 | 5,5 | [3,8-8,1] |
Hôpital de district | 78 | 17,3 | [12,8-23,2] |
USP | 319 | 70,7 | [62,6-79,4] |
Statut de la formation sanitaire | |||
Public | 383 | 84,9 | [81,3-87,9] |
Confessionnel | 40 | 8,8 | [6,6-11,9] |
Privé lucratif | 28 | 6,2 | [4,3-8,8] |
District | |||
Kozah | 152 | 33,7 | [29,5-38,2] |
Assoli | 34 | 7,5 | [5,4-10,4] |
Bassar | 66 | 14,6 | [11,7-18,2] |
Binah | 41 | 9,1 | [6,8-12,1] |
Dankpen | 54 | 11,9 | [9,3-15,3] |
Doufelgou | 59 | 13,1 | [10,3-16,5] |
Kéran | 45 | 10 | [7,5-13,1] |
Caractéristiques | Connaissances adéquates | Attitudes adéquates | Pratiques adéquates | |||
---|---|---|---|---|---|---|
n(%) | p-value | n(%) | p-value | n(%) | p-value | |
Catégorie professionnelle | ||||||
Médecin | 38(66,7) | <0,0001 | 47(82,5) | 0,037 | 52(91,2) | 0,0095 |
TSS | 14(53,8) | 24(92,3) | 22(84,6) | |||
IDE | 49(42,6) | 84(73) | 92(80) | |||
SFE | 25(34,7) | 47(65,3) | 54(75) | |||
Auxiliaires d’État | 32(26,7) | 80(66,7) | 87(72,5) | |||
Soignants formés sur le terrain | 5(8,2) | 44(72,1) | 39(63,9) | |||
Total | 163(36,1) | 326(72,3) | 346(76,7) | |||
Type de formation sanitaire | ||||||
CHU | 23(79,3) | <0,0001 | 23(79,3) | 0,44 | 25(86,2) | <0,0001 |
CHR | 16(64) | 20(80) | 25(100) | |||
HD | 34(43,6) | 52(66,7) | 71(91) | |||
USP | 90(28,2) | 231(72,4) | 225(70,5) | |||
Total | 163(36,1) | 326(72,3) | 346(76,7) |
Menu, Tables and Figures
Caractéristiques | Effectif (N=451) | Proportion (%) | IC95% |
---|---|---|---|
Sexe | |||
Masculin | 231 | 51,2 | [46,6-55,8] |
Féminin | 220 | 48,8 | [44,2-53,4] |
Tranche d’âge (années) | |||
< 30 | 109 | 24,2 | [20,5-28,3] |
30 – 39 | 210 | 46,5 | [42,0-51,2] |
40 – 49 | 96 | 21,3 | [17,8-25,3] |
≥ 50 | 36 | 8 | [5,8-10,9] |
Nombre d’années d’expérience | |||
< 5 | 158 | 35 | [30,8-39,6] |
5 – 9 | 112 | 24,8 | [21,1-29,0] |
10 – 14 | 86 | 19,1 | [15,7-22,9] |
≥ 15 | 95 | 21,1 | [16,1-27,4] |
Qualification professionnelle | |||
Médecin | 57 | 12,5 | [9,9-16,0] |
Technicien Supérieur de Santé | 26 | 5,8 | [4,0-8,3] |
Infirmier Diplômé d’Etat | 115 | 25,5 | [21,7-29,7] |
Sage-Femme d’Etat | 72 | 16 | [12,9-19,6] |
Auxiliaires (infirmières et accoucheuses) d’Etat | 120 | 26,6 | [22,7-30,9] |
Soignants formés sur le terrain | 61 | 13,5 | [10,7-17,0] |
Type de formation sanitaire | |||
CHU | 29 | 6,4 | [4,5-9,1] |
CHR | 25 | 5,5 | [3,8-8,1] |
Hôpital de district | 78 | 17,3 | [12,8-23,2] |
USP | 319 | 70,7 | [62,6-79,4] |
Statut de la formation sanitaire | |||
Public | 383 | 84,9 | [81,3-87,9] |
Confessionnel | 40 | 8,8 | [6,6-11,9] |
Privé lucratif | 28 | 6,2 | [4,3-8,8] |
District | |||
Kozah | 152 | 33,7 | [29,5-38,2] |
Assoli | 34 | 7,5 | [5,4-10,4] |
Bassar | 66 | 14,6 | [11,7-18,2] |
Binah | 41 | 9,1 | [6,8-12,1] |
Dankpen | 54 | 11,9 | [9,3-15,3] |
Doufelgou | 59 | 13,1 | [10,3-16,5] |
Kéran | 45 | 10 | [7,5-13,1] |
Tableau 1 : Caractéristiques socio-démographiques des enquêtés, Connaissances, Attitudes et Pratiques des prescripteurs sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques, Région de la Kara, 2024
Caractéristiques | Connaissances adéquates | Attitudes adéquates | Pratiques adéquates | |||
---|---|---|---|---|---|---|
n(%) | p-value | n(%) | p-value | n(%) | p-value | |
Catégorie professionnelle | ||||||
Médecin | 38(66,7) | <0,0001 | 47(82,5) | 0,037 | 52(91,2) | 0,0095 |
TSS | 14(53,8) | 24(92,3) | 22(84,6) | |||
IDE | 49(42,6) | 84(73) | 92(80) | |||
SFE | 25(34,7) | 47(65,3) | 54(75) | |||
Auxiliaires d’État | 32(26,7) | 80(66,7) | 87(72,5) | |||
Soignants formés sur le terrain | 5(8,2) | 44(72,1) | 39(63,9) | |||
Total | 163(36,1) | 326(72,3) | 346(76,7) | |||
Type de formation sanitaire | ||||||
CHU | 23(79,3) | <0,0001 | 23(79,3) | 0,44 | 25(86,2) | <0,0001 |
CHR | 16(64) | 20(80) | 25(100) | |||
HD | 34(43,6) | 52(66,7) | 71(91) | |||
USP | 90(28,2) | 231(72,4) | 225(70,5) | |||
Total | 163(36,1) | 326(72,3) | 346(76,7) |
Tableau 2 : Connaissances, attitudes et pratiques des prescripteurs sur l’antibiothérapie et la résistance aux antibiotiques, Région de la Kara, 2024