Research Open Access | Volume 8 (Suppl11): Article  17 | Published: 02 Sep 2025

Connaissances, attitudes, pratiques des agents de santé humaine sur la rage et facteurs associés, dans la Région de Kara, Togo, 2019

Knowledge, attitudes, and practices of human health workers on rabies and associated factors in Région de Kara, Togo, 2019

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Tableau 1 : Répartition des agents de santé humaine enquêtés selon leurs caractéristiques sociodémographiques dans la région de la Kara en octobre 2019

Tableau 2 : Prévalence des bonnes connaissances, attitudes et pratiques en matière de rage chez les professionnels de santé humaine de la région de la Kara en 2019

Tableau 3 : Facteurs associés aux Connaissances des prestataires de la santé humaine en matière de rage dans la région de la Kara en octobre 2019

Tableau 4 : Facteurs associés aux Attitudes des prestataires de la santé humaine en matière de rage dans la région de la Kara en octobre 2019

Tableau 5 : Facteurs associés aux Pratiques des prestataires de la santé humaine en matière de rage dans la région de la Kara en octobre 2019

Mots clés

  • Connaissances
  • Attitudes
  • Pratiques
  • Rage
  • Kara

Wogbemase Messan Midokpo1,&, Rébecca Kinde2, Koumavi Ekouevi3, Tsidi Agbéko Tamekloe4, Koffi Akolly5, Sibabé Agoro6, Logte Gountaanthe Sanwogou7, Abdou-Rahim Ouro-Koura8, Possowa Gnansa Papissi9, Kokou Gomez10, Kokou Missiamenou11, Ahodo-Abalo Koye12

1Direction Préfectorale de la Santé de la Kéran, Kanté Togo, 2AFENET Lomé, Togo, 3Université de Lomé, Togo, 4Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, Direction de Lutte contre les Maladies, Lomé, Togo, 5Institut National d’Hygiène, Lomé, Togo, 6Direction Régionale de la Santé de la Kara, Togo, 7Direction Préfectorale de la Santé de l’Est-Mono, Elavanyo, Togo, 8Centre de Formation et de Recherche en Santé Publique, Université de Lomé, Togo, 9Centre d’Opération des Urgences de Santé Publique, Lomé, Togo, 10Direction Régionale de la Santé des Savanes, Dapaong, Togo, 11Direction Préfectorale de Santé de Kpélé, Adéta, Togo, 12Division de la Surveillance Intégrée des Urgences et la Riposte Lomé, Togo

&Corresponding author: Wogbemase Messan Midokpo, Direction Préfectorale de la Santé de la Kéran, Kanté, Togo, Email: midokporichard@gmail.com

Received: 31 Dec 2024, Accepted: 20 Aug 2025, Published: 02 Sep 2025

Domain: Zoonosis

Keywords: Connaissances, Attitudes, Pratiques, Rage, Kara

©Wogbemase Messan Midokpo et al. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health (ISSN: 2664-2824). This is an Open Access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution International 4.0 License (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/), which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.

Cite this article: Wogbemase Messan Midokpo et al., Connaissances, attitudes, pratiques des agents de santé humaine sur la rage et facteurs associés, dans la Région de Kara, Togo, 2019. Journal of Interventional Epidemiology and Public Health. 2025;8(Suppl 11):17. https://doi.org/10.37432/jieph-d-25-00001

Résumé

Contexte : La rage sévit dans les pays à faibles revenus avec 59000 décès par an. Les connaissances, attitudes et pratiques adéquates desprestataires permettent une prise en charge efficace. Les cas de morsures de chiens et rage humaine ont été notifiés dans la région de Kara mais les connaissances et aptitudes des prestataires n’étaient pas évaluées. Cette étude visait à évaluer ces connaissances, attitudes et pratiques concernant la rage et les facteurs associés parmi les prestataires de la Kara en 2019.
Méthodes : Nous avons conduit une étude analytique du 1er au 12 octobre 2019 chez 240 prestataires. Était Considéré comme bonne connaissance, un score de 70 %, bonne pratique 65% et attitude positive, un score de 75%. Les données collectées par questionnaire prétesté étaient analysées dans Epi Info 7.2.10. Une analyse bivariée et multivariée était réalisée pour identifier les facteurs associés aux connaissances, attitudes et pratiques concernant la rage au seuil de significativité de 0,05 avec l’intervalle de confiance (IC) à 95%.
Résultats : Des 240 enquêtés, 73,3% étaient paramédicaux, 55% exerçaient en zone rurale. L’âge médian était de 35 ans IIQ [30-42]. Les bonnes connaissances et pratiques étaient observées chez 68,4% et 32,7% ; 42,5% adoptaient une attitude positive. La bonneconnaissance était associée à être homme ORa =2,1 ; IC 1,18-3,65 ; p= 0,012. L’attitude positive était associée à exercer en milieu urbain ORa = 0,3 ; IC: 0,17-0,66 ; p = 0,002. Adopter une bonne pratique était associé à être homme ORa = 8,1 ; IC 1,78-36,76 ; p = 0,007 et exercer en milieu urbain ORa = 0,3 ;IC 0,10-0,80 ; p = 0,016.
Conclusion : Cette étude a montré que, concernant la rage, plus de la moitié des prestataires avaient une bonne connaissance, plus du tiers une attitude positive et une bonne pratique. Les hommes et ceux vivant en ville avaient de meilleures connaissances, pratiques et attitudes positives. Des formations continues de tous les prestataires et spécifiquement de ceux en milieu rural permettraient d’améliorer leurs connaissances, attitudes et pratiques.

English Abstract
Introduction: Rabies is prevalent in low-income countries, causing 59,000 deaths per year. Adequate knowledge, attitudes and practices among healthcare providers enable effective management of the disease. Cases of dog bites and human rabies have been reported in the Kara region, but the knowledge and skills of healthcare providers have not been assessed. This study aimed to assess the knowledge, attitudes and practices regarding rabies and associated factors among healthcare providers in Kara in 2019.
Methods: We conducted an analytical study from 1 to 12 October 2019 among 240 healthcare providers. A score of 70% was considered good knowledge, 65% good practice and 75% a positive attitude. Data collected through a pre-tested questionnaire were analysed in Epi Info 7.2.10. Bivariate and multivariate analyses were performed to identify factors associated with knowledge, attitudes and practices regarding rabies at a significance level of 0.05 with a 95% confidence interval (CI).
Results: Of the 240 respondents, 73.3% were paramedics and 55% practised in rural areas. The median age was 35 years IIQ [30-42]. Good knowledge and practices were observed in 68.4% and 32.7% respectively, while 42.5% had a positive attitude. Good knowledge was associated with being male ORa =2.1; CI 1.18-3.65; p= 0.012. A positive attitude was associated with practising in an urban area ORa =0.3; CI 0.17-0.66; p= 0.002. Adopting good practice was associated with being male ORa =8.1; CI 1.78-36.76; p=0.007 and practising in an urban setting ORa =0.3; CI 0.10-0.80; p= 0.016.
Conclusion: This study showed that, with regard to rabies, more than half of healthcare providers had good knowledge, and more than a third had a positive attitude and good practice. Men and those living in cities had better knowledge, practices and positive attitudes. Continuing education for all healthcare providers, and specifically those in rural areas, would improve their knowledge, attitudes and practices.

Introduction

La rage est une maladie virale zoonotique principalement transmise à l’homme par les chiens, mais aussi par les chats et les chauves-souris. Les chiens sont impliqués dans environ 99 % des cas de transmission du virus de la rage à l’homme. La transmission à l’homme se fait généralement par la salive d’un animal infecté à travers une morsure, une griffure ou un léchage sur peau[1,2].

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la rage cause environ 59 000 décès humains par an dans le monde. Les pays à faibles revenus enpayent un lourd tribut avec 40% des enfants de moins de 15 ans qui meurent en Asie et en Afrique[3–5]. La rage représente une menace pour environ 3,3milliards de personnes réparties dans plus de 100 pays[6]. Dans les zones endémiques, l’incidence annuelle de la rage est de 1 à 6 cas pour 100 000habitants : 4,9 en Tanzanie ; 2,5 au Kenya ; 2 à 3 en Inde et 5,8 cas au Cambodge).

Le coût du traitement après une exposition en Afrique et en Asie est estimé à 74,29 USD selon les données de l’OMS en 2019, ce qui constitue une chargefinancière importante pour les ménages dont les revenus quotidiens moyens par personne tournent autour de 0,91 USD à 1,92 USD[7].

Une prise en charge précoce s’avère nécessaire après exposition, exigeant que les professionnels de santé aient des connaissances, attitudes et pratiques nécessaires pour la prise en charge des cas de morsure de chiens et devant une suspicion d’exposition à la rage[6]. Certaines études ont prouvé que les connaissances et pratiques des professionnels de santé humaine dans la lutte contre la rage étaient faibles[8,9]. Par ailleurs, le concept « One Health » favorise une approche multisectorielle efficace de lutte contre la rage, combinant la prise en charge des cas humains (notamment la prophylaxie post-exposition), la vaccination de masse des chiens, ainsi que la communication des risques avec participation communautaire (CREC) [10–13]. 

Au Togo, de nombreux cas de morsures de chiens et de rage ont été rapportés chaque année. En 2018, le Système national d’information sanitaire et de l’informatique (SNISI) a enregistré 4854 cas de morsures et 21 décès liés à la rage dans les centres de santé du pays.

Face à l’augmentation continue des cas de morsures et de rage humaine, notamment dans la région de Kara, une évaluation des connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins s’avère indispensable. L’objectif de cette étude était de déterminer le niveau de connaissances, d’attitudes et de pratiques des agents de santé humaine vis-à-vis des morsures de chiens et de la rage, ainsi que d’identifier les facteurs associés, dans la région de Kara en 2019.

Méthodes

Cadre d’étude
Avec une superficie de 11738 km², la région de Kara est située à environ 420 km de la capitale Lomé, et limitée au nord par la région des Savanes, au sud par la région Centrale, à l’Est par la République du Bénin et à l’Ouest par la République du Ghana.

Elle compte 07 districts sanitaires (Assoli, Bassar, Binah, Dankpen, Doufelgou, Kéran et Kozah), 06 hôpitaux de districts,154 unités de soins périphériques, un centre hospitalier régional et un centre hospitalier universitaire. Elle est subdivisée en 22 communes caractérisées par une diversité d’ethnies dotées d’une pluralité de culture. Le chien, principal hôte de la rage au Togo est utilisé dans la région à plusieurs fins notamment rituelles, culturelles et comme animal de chasse et de compagnie. Cette proximité avec le chien souvent non vacciné, expose les propriétaires et la population riveraine aux morsures de chien et à la rage.

En matière de prise en charge, le clinicien prescrit une prophylaxie post-exposition à toute personne ayant consulté pour avoir eu un contact avec un animal suspect de rage. La suspicion de la rage chez l’animal est confirmée par un agent vétérinaire. Le service vétérinaire procède à l’observation de l’animal suspect et peut confirmer le diagnostic de rage en transmettant un échantillon cérébral au Laboratoire central vétérinaire (LCV) de Lomé.

En matière de surveillance, les Maladies à potentiel épidémique (MPE) sont notifiées avec une collaboration communautaire et des autres secteurs (santé animale et de l’environnement) dans le concept du « One Health ». La rage est une maladie à déclaration obligatoire immédiate. Chaque formation sanitaire transmet hebdomadairement les données compilées de surveillance par version dure et électronique (support de Rapport mensuel d’activités (RMA), DIHS2) et par WhatsApp au Point Focal District (PFD) qui les valide et les transmet à son tour à sa hiérarchie.

En termes de prévention, des campagnes nationales de vaccination canine ont été menées au cours des cinq dernières années. Dans la région de Kara, 129 526 chiens ont été vaccinés entre 2020 et 2024.

Type et Période d’étude
Nous avons conduit une étude transversale analytique conduite du 1er au 12 octobre 2019.

Population d’étude
Elle était constituée des prestataires de soins en santé humaine de la région sanitaire de Kara.

 Critères d’inclusion
Tout agent de santé humaine exerçant dans une formation sanitaire de la zone sélectionnée, impliqué dans la prise en charge de morsures de chiens ou de la rage, ayant accepté volontiers de participer à l’étude.

Critères de non inclusion
Tout agent de santé humaine exerçant dans une formation sanitaire de la zone sélectionnée qui était absent pendant la période de l’enquête.

Echantillonnage

Taille de l’échantillon
En l’absence de données sur la prévalence des connaissances sur la rage au Togo, une hypothèse de 50 % de non-connaissance a été retenue pour le calcul de la taille d’échantillon.  Sur cette base, la taille de l’échantillon a été calculée avec un intervalle de confiance de 95 %. La population cible comprenait environ 650 prestataires, selon l’annuaire statistique 2017 actualisé par les affectations d’août 2019, répartis dans 154 formations sanitaires. En considérant un effet de grappe de 1, une prévalence estimée à 50 %, et une marge d’erreur de 5 %, la taille de l’échantillon calculée était de 241 prestataires.

Echantillonnage des agents de santé humaine
Il s’est agi d’un recensement. L’enquête a été menée dans 154 formations sanitaires auprès de tous les prestataires de soins médicaux et paramédicaux (techniciens supérieurs de santé, infirmiers diplômés d’Etat, sage-femmes) intervenant dans la prise en charge des morsures de chien ou de la rage dans les services de médecine, pédiatrie, chirurgie et urgences porte des hôpitaux et centres privés. Au niveau des Unités de soins périphériques, tous les prestataires de soins présents ont été enquêtés.

Collecte des données

Techniques et outils de collecte des données
Techniques de collecte: La technique utilisée était l’entretien.

Outils de collecte
L’outil utilisé était un questionnaire conçu et prétesté pour l’étude. Nous avons créé une grille de cotation des différentes variables d’intérêts (Connaissances, Attitudes, Pratiques). Le niveau de connaissance a été déterminé en administrant des questions sur la définition de la rage, le mode de transmission, le réservoir, le vecteur, le traitement, le moyen de prévention, le nom du vaccin. Pour évaluer les attitudes des enquêtés, les questions étaient en lien avec les sensibilisations, la collaboration avec les vétérinaires, la tenue des réunions du One Heath, l’implication des ASC/AVE. Pour apprécier les pratiques des prestataires, les questions portaient sur la conduite devant les cas d’expositions et de suspicion de rage notamment le lavage à grande eau, l’observation du chien, l’administration d’immunoglobuline antirabique, la voie d’administration du vaccin antirabique (VAR), le protocole du VAR. Des scores nous ont permis de faire des évaluations. C’est ainsi que:
Connaissance : Bonne = 1, Faible = 0 avec le plus grand score à 7. Un enquêté ayant obtenu un score supérieur ou égal à 5 sur 7 (70 %), a une connaissance bonne et en deçà de 70 %, la connaissance est faible ;
Attitudes : Positive=1 Négative=0 avec le plus grand score à 4. Un enquêté ayant obtenu un score supérieur ou égal à 3 sur 4 (75 %), a une attitude positive, en deçà de 75 %, elle est négative. L’évaluation des attitudes a pris seulement en compte quatre aspects, ce qui explique que le plus grand score soit à 4. Ainsi, en considérant un score de 0 à 2 comme faible et de 3 à 4 comme positive, l’attitude positive pourrait être obtenue à partir de 75% ;
Pratiques : Bonne=1 Mauvaise=0 avec le plus grand score à 6. Un enquêté ayant obtenu un score supérieur ou égal à 4 sur 6 (65 %), a une bonne pratique en deçà de 65 %, elle est mauvaise. Ensuite, nous avons procédé à calculer le score moyen de ces différentes variables afin de déterminer respectivement la connaissance globale, l’attitude globale et la pratique globale.

Variables étudiées
Variables d’intérêt: Connaissance, variable binaire codée en bonne (1) et faible (0) ; attitude, variable binaire codée en positive (1) et négative (0) et pratique, variable binaire codée en bonne (1) et mauvaise (0).

Variables indépendantes: Les variables indépendantes étudiées étaient des variables quantitatives (l’âge) et les variables qualitatives (le sexe, le milieu d’exercice, le statut de la structure, les catégories professionnelles, les districts sanitaires).

Traitement et analyse statistique des données
Les données recueillies dans un logiciel KoboCollect ont été exportées en Excel, puis après apurement ont été importées dans Epi Info 7.2.10. La médiane et son intervalle interquartile (IIQ) étaient calculés pour l’âge des enquêtés et l’estimation des scores globaux des connaissances, attitudes et pratiques à l’aide des moyennes et leurs écarts types. Les proportions avec intervalle de confiance (IC) à 95% étaient calculées pour les variables qualitatives. Les OR et p-value étaient calculés par l’analyse bivariée et ont été ajustés dans des modèles de régression logistique intégrant les variables pour lesquelles p-value d’association en analyse bivariée était inférieure à 20% pour déterminer les facteurs associés à la bonne connaissance, à l’attitude positive et à la bonne pratique. Les analyses bivariées et multivariées faites avec un seuil de signification α à 0,05.

Considérations éthiques
Nous avons soumis le protocole au Comité de Bioéthique pour la Recherche en Santé (CBRS) et obtenu l’approbation (047/2019/CBRS). Un consentement éclairé écrit était signé par chaque enquêté avant l’administration du questionnaire.

Résultats

Caractéristiques socio-démographiques Au total, 240 agents de santé humaine ont participé à l’étude sur les 241 attendus, un cas étant une non-réponse. Le sex-ratio hommes/femmes était de 1,60. L’âge médian des participants était de 35 ans, avec un intervalle interquartile (IIQ) de 30 à 42 ans. La majorité des répondants étaient des paramédicaux (176 ; 73,3 %), et 215 (89,6 %) travaillaient dans des structures publiques. Plus de la moitié (132 ; 55 %) exerçaient en zones rurales, et 108 (45 %) étaient issus du district de Kozah. Le Tableau 1 détaille les caractéristiques socio-démographiques des agents enquêtés.

Niveau des connaissances, attitudes et pratiques Parmi les enquêtés, 68,4 % avaient une bonne connaissance ; 42,5 % adoptaient une attitude positive et 32,7 % avaient une bonne pratique. Les détails sur les connaissances, attitudes et pratiques sont présentés dans le Tableau 2.

Facteurs associés aux connaissances Le sexe et le milieu d’exercice étaient associés aux connaissances en analyse bivariée avec respectivement (OR = 0,5 ; IC 0,29-0,86 ; p = 0,007) et (OR = 3,9 ; IC 1,02-14,6 ; p = 0,047) (Tableau 3). En analyse multivariée, seul le sexe masculin restait significativement associé à une bonne connaissance (ORa = 2,1 ; IC95 % : 1,18–3,65 ; p = 0,012) (Tableau 3).

Facteurs associés aux attitudes Les agents de santé exerçant en milieu urbain avaient tendance à adopter davantage d’attitudes positives. Le milieu d’exercice était significativement associé aux attitudes en analyse bivariée (OR =2,8 ; IC 1,45-5,51 ; p= 0,001) (tableau 4) et en analyse multivariée (ORa =0,3 ; IC 0,17-0,66 ; p= 0,002) (tableau 4).

Facteurs associés aux pratiques Les hommes et les agents exerçant en milieu urbain adoptaient significativement de meilleures pratiques en cas de morsure de chien ou de suspicion de rage. Le sexe masculin et le milieu urbain étaient significativement associés aux bonnes pratiques, en analyses bivariées : sexe (OR = 0,2 ; IC95 % : 0,03–0,62 ; p = 0,001), milieu (OR= 0,3 ; IC95 % : 0,12–0,92 ; p = 0,014), et en analyses multivariées : sexe (ORa = 8,1 ; IC95 % : 1,78–36,76 ; p = 0,007), milieu (ORa = 0,3 ; IC95 % : 0,10–0,80 ; p = 0,016) (Tableau 5).

Discussion

Cette étude a permis d’enquêter 240 professionnels de santé humaine. Les résultats obtenus ont permis d’identifier des facteurs associés aux connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de santé enquêtés.

Néanmoins, cette étude présente certaines limites, notamment l’absence de variables telles que l’ancienneté au poste, le niveau d’études, et l’exclusion des agents de santé animale. Aussi certains aspects socio-culturels n’ont pas été pris en compte et la tendance des questions fermées a limité l’expression des enquêtés. La prédominance masculine et la forte représentation des paramédicaux observées sont similaires à celles rapportées dans des études menées au Tchad (2017)[6] et en Éthiopie (2014)[14].

La moitié des enquêtés exerçaient en zones rurales, ce résultat est inférieur à celui retrouvé à Mbale, en Ouganda en 2020[9]. Ceci pourrait être dû à la mise en place d’un mécanisme d’accompagnement ou d’incitation du personnel soignant exerçant dans les localités éloignées. Le niveau de connaissanceglobale retrouvée dans l’étude était similaire à celle décrite dans des études conduites en Ethiopie et au Sénégal[15–17].

D’autres études réalisées au Vietnam et aux États-Unis ont montré des niveaux de connaissances similaires chez les professionnels de la santé humaine[18,19]. Moins de la moitié des professionnels dans notre étude adoptaient une bonne pratique. Ce résultat est similaire à celui retrouvé dans une étude analytique conduite en 2021 sur 95 professionnels de santé au Sénégal[17]. Ce résultat pourrait s’expliquer par l’absence de formations continues sur les conduites à tenir en cas de morsures de chien ou de la rage et l’insuffisance de supervision formative à l’endroit des prestataires. En effet selon l’OMS, devant une morsure de chien suspect, il est recommandé la mise sous prophylaxie post-exposition immédiate avec lavage à grande eau et nettoyage soigneux de la plaie ; l’administration du vaccin antirabique et l’administration d’immunoglobuline antirabique. La prophylaxie post-exposition est importante car prévient la progression du virus vers les nerfs[6].

L’analyse multivariée a montré que les professionnels de santé de sexe masculin étaient susceptibles d’avoir une bonne connaissance, des attitudes positives et de bonnes pratiques. Ces résultats ressemblent à ceux retrouvés en Mozambique et en Ethiopie[14,20]. Ceci pourrait s’expliquer par la disponibilité permanente du personnel de sexe masculin dans la gestion des urgences, ayant comme corollaire l’amélioration de leurs compétences.

L’analyse multivariée a également prouvé que les professionnels de santé exerçant en milieux urbains étaient susceptibles d’avoir des attitudes positives et de bonnes pratiques en matière de rage que ceux exerçant en milieux ruraux. Ce résultat s’apparente à ceux obtenus au Bangladesh et au Sénégal qui ont retrouvé que les professionnels exerçant en milieux urbains avaient une bonne connaissance[17,21]. Une autre étude réalisée au Bangladesh[22] a conclu qu’une connaissance adéquate et bonne pratique en matière de rage étaient corrélées aux personnes vivant en milieux urbains. Les zones urbaines constitueraient un atout de mise à jour des connaissances et des facilités d’éducation.

Contrairement à une étude menée en Ouganda, qui a démontré une association significative entre les catégories professionnelles et avoir une bonne connaissance sur la rage[9], les catégories professionnelles dans la présente étude, n’étaient pas associées au niveau de connaissance sur la rage. Cette situation pourrait être expliquée par l’effectif de prestataires enrôlés et donc une étude incluant un effectif plus grand pourrait retrouver des similitudes.

À la lumière de ces résultats, il est recommandé d’organiser des formations continues pour l’ensemble des prestataires, avec un accent particulier sur ceux exerçant en milieu rural. Par ailleurs, le renforcement des supervisions formatives sur site permettrait d’améliorer les connaissances, les attitudes et les pratiques des prestataires face aux cas de morsures de chiens ou de rage.

Perspectives
Nous proposons d’élaborer un plan de formation continue des agents de santé humaine en prenant en compte les mouvements des ressources humaines tout en intégrant des sessions de simulation pratiques.

Conclusion

Cette étude montre que plus de la moitié des prestataires avaient une bonne connaissance de la rage, tandis qu’un peu plus d’un tiers adoptaient une attitude positive et de bonnes pratiques.

Les sujets de sexe masculin et les prestataires exerçant en milieu urbain avaient de bonnes connaissances et pratiques vis-à-vis des cas de morsures de chien et de rage. De plus, ceux exerçant en milieu urbain adoptaient de bonnes pratiques. Des formations continues ciblées, en particulier pour les prestataires en milieu rural, associées à des supervisions formatives régulières, pourraient significativement améliorer leurs connaissances, attitudes et pratiques.

Etat des connaissances sur le sujet

  • Dans le monde, 59 000 personnes meurent chaque année pour cause de rage et les pays à faibles revenus payent le lourd tribut ;
  • La rage pouvait être prévenue à 100% par la mise en œuvre précoce d’une prophylaxie post-exposition après une morsure d’un animal suspect, pourtant moins de la moitié des enquêtés adoptait une attitude positive et avait une bonne pratique devant les cas d’exposition à la rage ;
  • Le sexe et le milieu de résidence étaient associés aux connaissances, pratiques et aux attitudes ;
  • Au Togo et dans la région de la Kara, les cas de rage humaine sont enregistrés chaque année avec une augmentation des cas entre 2016 et 2018. La région a enregistré respectivement 03 et 04 cas de décès liés à la rage.

Contribution de notre étude à la connaissance

  • Documentation des facteurs associés aux connaissances, attitudes et pratiques dans la région de la Kara ;
  • L’utilisation de ces résultats permettrait de réviser les curricula de formations initiales des agents de santé, de renforcer les formations continues sur la rage et la collaboration dans le concept du « One Health »

Intérêts concurrents

Les auteurs déclarent qu’ils n’ont aucun intérêt concurrent.

Financement

La présente étude a été financée par CDC USA/AFENET et la Banque mondiale à travers le projet REDISSE dans le cadre de la formation des apprenants FETP intermédiaire au Togo.

Remerciements

Les auteurs expriment leur gratitude à l’endroit du programme de formation en épidémiologie de terrain du du Togo (FETP-Togo), le réseau Africain de d’épidémiologie de terrain (AFENET), le Centre de Formation et de Recherche en Santé Publique (CFRSP), la direction régionale de la santé, les directions des districts sanitaires et formations sanitaires de la région de la Kara du Togo et le Ministère de la Santé du Togo.

Contributions des auteurs

Wogbemase Messan Midokpo, Possowa Gnansa Papissi, Logte Gountaanthe Sanwogou et Sibabé Agoro ont élaboré le protocole de l’étude, effectué la collecte, le traitement et l’analyse des données, le développement et la révision du manuscrit. Abdou-Rahim Ouro-Koura, Kokou Gomez, Kokou Missiamenou et Ahodo-Abalo Koye, ont participé au développement du protocole d’étude, à la collecte. Koffi Akolly, Rébecca Kinde, Koumavi Ekouevi, Tsidi Agbéko Tamekloe ont participé au développement et à la révision du manuscrit. Tous les auteurs ont lu et approuvé le manuscrit final. 

Tableaux

Tableau 1 : Répartition des agents de santé humaine enquêtés selon leurs caractéristiques sociodémographiques dans la région de la Kara en octobre 2019
Caractéristiques Nombre (N=240) Pourcentage (%)
Age (année)
< 34 118 49,2
35-44 75 31,3
45 et plus 47 19,6
Sexe
Féminin 92 38,3
Masculin 148 61,7
Milieu d’exercice
Rural 132 55
Urbain 108 45
Statut de la structure
Privé 25 10,4
Public 215 89,6
Catégories professionnelles
Aides-soignants 27 11,3
Paramédicaux 176 73,3
Médecins 37 15,4
Districts sanitaires
Assoli 26 10,8
Bassar 26 10,8
Binah 16 6,7
Dankpen 11 4,6
Doufelgou 31 12,9
Keran 22 9,2
Kozah 108 45
Tableau 2 : Prévalence des bonnes connaissances, attitudes et pratiques en matière de rage chez les professionnels de santé humaine de la région de la Kara en 2019
Connaissances
Questionnaire Bonne (%) Faible (%)
Connais définition rage 52,9 47,1
Connais mode transmission 48,6 51,3
Connais réservoir de rage 87,5 12,5
Connais vecteur rage 86,3 13,8
Connais existence traitement 22,5 77,5
Connais moyen de prévention 92,1 7,9
Connais nom du vaccin 88,8 11,3
Score moyen Connaissance 68,4 31,6
Attitudes
Questionnaire Positive Négative
Sensibilisation sur la rage 27,2 72,8
Collaboration avec vétérinaire 52,3 47,8
Réunions One Health 34,6 65,4
Implication ASC/AVE 55,9 44,2
Score moyen Attitudes 42,5 57,5
Pratiques
Questionnaire Bonne Mauvaise
Lavage à grande eau 26,7 73,3
Observation chien 55 45
Antirabique 7,9 92,1
Immunoglobine 58,3 41,7
Voie administration VAR 1,3 98,8
Protocole VAR 47,1 52,9
Score moyen Pratiques 32,7 67,3
Tableau 3 : Facteurs associés aux Connaissances des prestataires de la santé humaine en matière de rage dans la région de la Kara en octobre 2019
Caractéristiques Connaissance Analyse bivariée Analyse multivariée
Bonne (N%) Faible (N%) OR IC p OR IC p
Âge (année)
< 34 74 (46,5) 44 (54,3) 0,7 0,43-1,25 0,129 1,2 0,68-2,10 0,535
35 et plus (Réf.) 85 (53,4) 37 (45,7)
Sexe
Masculin 107 (67,3) 41 (50,6) 0,5 0,29-0,86 0,007 2,1 1,18-3,65 0,012
Féminin (Réf.) 52 (32,7) 40 (49,4)
Milieu d’exercice
Urbain 67 (42,2) 41 (50,6) 0,7 0,42-1,22 0,108 0,7 0,38-1,15 0,142
Rural (Réf.) 92 (57,9) 40 (49,4)
Statut de la structure
Public 140 (88,1) 75 (92,6) 0,6 0,23-1,54 0,143 0,6 0,21-1,50 0,252
Privé (Réf.) 19 (12,0) 6 (7,4)
Catégories professionnelles
Médecins 29 (20,6) 8 (11,1) 2,1 0,89-4,81 0,042 2 0,52-7,41 0,324
Paramédicaux 112 (79,4) 64 (88,9) 0,9 0,37-2,06 0,387 1,2 0,44-3,38 0,701
Aides-soignants (Réf.) 18 (13,85) 9 (12,33)
District
Bassar 18 (11,3) 8 (10,0) 1,9 0,62-5,99 0,257 1,9 0,59-6,09 0,256
Binah 13 (8,2) 3 (3,7) 3,7 0,85-16,21 0,081 3,3 0,72-14,68 0,041
Dankpen 5 (3,2) 6 (7,4) 0,7 0,17-2,94 0,641 0,7 0,17-3,03 0,656
Doufelgou 24 (15,1) 7 (8,6) 2,9 0,94-9,20 0,064 2,6 0,75-8,72 0,064
Keran 18 (11,3) 4 (4,9) 3,9 1,02-14,6 0,047 3,2 0,83-12,47 0,046
Kozah 67 (42,1) 41 (50,6) 1,4 0,59-3,32 0,444 1,2 0,47-2,76 0,101
Assoli (Réf.) 14 (8,8) 12 (14,8)
Tableau 4 : Facteurs associés aux Attitudes des prestataires de la santé humaine en matière de rage dans la région de la Kara en octobre 2019
Caractéristiques Attitudes Analyse bivariée Analyse multivariée
Positive (N%) Négative (N%) OR IC p OR IC p
Âge (année)
< 34 24 (42,9) 94 (51,1) 1,4 0,76-2,55 0,143 1,3 0,71-2,46 0,381
35 et plus (Réf.) 32 (57,2) 90 (48,9)
Sexe
Masculin 38 (67,9) 110 (59,8) 1,4 0,75-2,68 0,141 1,5 0,80-2,97 0,201
Féminin (Réf.) 18 (32,2) 74 (40,2)
Milieu d’exercice
Urbain 15 (26,8) 93 (50,5) 2,8 1,45-5,51 0,001 0,3 0,17-0,66 0,002
Rural (Réf.) 41 (73,2) 91 (49,5)
Statut de la structure
Public 51 (91,1) 164 (89,2) 0,81 0,29-2,25 0,354
Privé (Réf.) 5 (8,9) 20 (10,9)
Catégories professionnelles
Médecins 2 (3,57) 10 (5,43) 1,6 0,37-10,67 0,312
Paramédicaux / Aides-soignants (Réf.) 54 (96,4) 174 (94,57)
District
Bassar / Assoli 10 (17,9) 16 (8,7) Non estimable 0,00–1.01 0,962
Binah / Assoli 4 (7,1) 12 (6,5) Non estimable 0,00–1.01 0,963
Dankpen / Assoli 3 (5,4) 8 (4,4) Non estimable 0,00–1.01 0,963
Doufelgou / Assoli 12 (21,4) 19 (10,3) Non estimable 0,00–1.01 0,962
Keran / Assoli 12 (21,4) 10 (5,4) Non estimable 0,00–1.01 0,962
Kozah / Assoli 15 (26,8) 93 (50,5) Non estimable 0,00–1.01 0,000
Assoli (Réf.) 0 (0,0) 26 (14,2)
Tableau 5 : Facteurs associés aux Pratiques des prestataires de la santé humaine en matière de rage dans la région de la Kara en octobre 2019
Caractéristiques Pratiques Analyse bivariée Analyse multivariée
Bonne (N%) Mauvaise (N%) OR IC p OR IC p
District
Bassar 4 (18,2) 22 (10,1) 4,5 0,47–43,74 0,190 4,1 0,40–40,77 0,238
Binah 1 (4,6) 15 (7,0) 1,7 0,10–28,64 0,725 1,2 0,07–21,93 0,892
Dankpen 2 (9,1) 9 (4,1) 5,6 0,45–68,90 0,182 6,0 0,44–80,54 0,181
Doufelgou 7 (31,8) 24 (11,0) 7,3 0,83–63,78 0,073 5,3 0,58–48,87 0,138
Keran 2 (9,1) 20 (9,2) 2,5 0,21–29,57 0,468 1,7 0,14–21,17 0,674
Kozah 5 (22,7) 103 (47,3) 1,2 0,14–10,85 0,863 0,8 0,09–7,74 0,048
Assoli (Réf.) 1 (4,5) 25 (11,5)
Sexe
Masculin 20 (90,9) 128 (58,7) 0,2 0,03–0,62 0,001 8,1 1,78–36,76 0,007
Féminin (Réf.) 2 (9,1) 90 (41,1)
Milieu d’exercice
Urbain 5 (22,7) 103 (47,3) 0,3 0,12–0,92 0,014 0,3 0,10–0,80 0,016
Rural (Réf.) 17 (77,3) 115 (52,8)
Âge (année)
< 34 9 (40,9) 109 (50) 0,7 0,28–1,69 0,214
35 et plus (Réf.) 13 (59,1) 109 (50)
Statut de la structure
Public 21 (95,4) 194 (89) 0,81 0,29–2,25 0,354
Privé (Réf.) 1 (4,5) 24 (11,1) 2,6 0,33–20,20 0,191
Catégories professionnelles
Médecins 4 (18,2) 33 (15,1) Non estimable 0,00–1,01 0,963
Paramédicaux 18 (81,8) 158 (72,5) Non estimable 0,00–1,01 0,963
Aides-soignants (Réf.) 0 (0,0) 27 (12,4)
 

References

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